Nemrod, trois ans…

Lorsque nous avons lancé Nemrod en automne 2021, j’ai écrit quelques articles de blog pour vous donner une idée de notre démarche. Je comptais bien entendu en publier régulièrement afin de vous tenir au courant de nos avancées, mais la vie a pris le dessus et il aura finalement fallu attendre trois ans avant que je ne poste un nouveau billet.

Enfin, voyons quand même le bon côté des choses : depuis la sortie du tout premier épisode, contre vents et marées et contre toute attente, nous n’avons pas manqué un seul dimanche. 163 dimanches, 163 épisodes : jolie constance dont nous ne sommes pas peu fiers.

Maintenant que je me suis successivement flagellé et absous, laissez-moi vous donner quelques nouvelles du projet Nemrod.

Bilan tardif

Le pari de l’audio s’est avéré payant. En trois ans, le podcast est un média qui s’est bien développé et Nemrod est rapidement entré dans le top 10 des podcasts jeunesse sur les différentes plateformes de diffusion. Au-delà du podcast, l’audio est un format pour lequel j’adore écrire. Clémence y trouve quant à elle une liberté d’interprétation extraordinaire.

Depuis le début de nos aventures, nous avons produit plus de 30h d’audio, soit l’équivalent d’un Paris-Moscou en voiture (en supposant que la route se passe bien).

Nous avons depuis longtemps dépassé la barre du million de téléchargements (pour simplifier : un téléchargement = un épisode écouté).

Il est difficile d’estimer la taille exacte du public de Nemrod, car il est éparpillé sur différentes plateformes, mais cela se trouve quelque part entre 15.000 et 20.000 auditeurs.

En terme géographique, nos auditeurs sont répartis comme suit :

  • France : 80%
  • Belgique : 5%
  • Suisse : 5%
  • Québec : 5%
  • Reste du monde : 5%. 

Apple podcast et Spotify sont de loin les principales plateformes utilisées pour écouter Nemrod. À elles deux, elles représentent autour du 70% du trafic total. Viennent ensuite Deezer, Amazon Music et Podcast Addict.

Derrière le rideau

Un épisode demande autour de 10h de travail (en moyenne : 6h30 écriture, 2h30 enregistrement, 1h de bricolages divers). À noter que, contrairement à ce que nous aurions pu espérer, ce temps de production ne s’est pas réduit avec l’expérience.

Le modèle économique consistant à offrir une première saison accessible à tous et à proposer la suite sous forme d’abonnement payant (4,99€ par mois) a eut mérite de nous permettre de dégager rapidement des revenus (tout en conservant un podcast sans pub) , mais il a aussi montré ses limites : il est impossible de libérer les épisodes au compte-gouttes à un nouvel abonné. Celui-ci se retrouve donc avec tous les épisodes exclusifs d’un coup ce qui a pour conséquence un binge-listening massif sur un mois ou deux puis un désabonnement suivi d’un réabonnement un peu plus tard (souvent pendant les vacances scolaires) lorsqu’il y a assez de nouveaux épisode pour se goinfrer.

Aujourd’hui, vous êtes autour de 300 à être abonnés premium. Je profite de ce billet pour vous remercier pour votre soutien fidèle. Nous sommes conscients que cinq euros par mois ce n’est pas rien dans un monde où tout coûte de plus en plus cher, mais je vous le dis tout net : sans vous, Chers Abonnés, nous n’aurions pas pu continuer à produire Nemrod. C’est aussi simple que ça. Merci du fond du cœur à celles et ceux qui nous soutiennent depuis la première heure ! On ne vous oubliera pas.

Quelques enseignements

Nemrod, un podcast pour les enfants et leurs parents, c’était la promesse affichée dans le titre et nous sommes heureux de constater qu’elle a été tenue. De très nombreux parents (même des parents qui n’ont pas d’enfants) nous ont contacté pour nous dire à quel point ils sont attachés à notre petit renard et à son histoire. Nombre d’entre vous, nous ont raconté comment cette histoire génère des échanges riches avec les enfants, que ce soit sur des questions de vocabulaire, des références culturelles ou des enjeux moraux. Certains adultes écoutent même les épisodes dans le dos de leurs enfants à qui ils demandent d’attendre le prochain long trajet en voiture pour reprendre l’histoire… De cela aussi nous sommes fiers.

Écrire au fil de l’eau est un exercice périlleux, mais excitant. Je ne vais pas faire la liste ici de toutes les situations extrêmes que nous avons rencontrées depuis la sortie du premier épisode, mais je peux vous dire que nous avons eu notre dose de soirées tardives et de sueurs froides. Je ne sais pas si je conseillerais cette méthode d’écriture à d’autres auteurs (il y a des moments où j’en ai marre), mais je peux vous dire qu’elle a au moins un mérite : on n’a pas le choix, donc on le fait.

Sans vos retours enthousiastes, vos petits mots, vos vidéos, vos dessins et autres bricolages que nous recevons régulièrement, nous aurions sûrement déjà baissé les bras. En trois ans, nous n’avons organisé qu’un seul événement Nemrod, mais cela reste l’un de nos plus beaux souvenirs. Cela se passait dans un petit village aux confins de la Seine-et-Marne chez des amis musiciens qui ont l’habitude d’organiser des concerts ouverts. Étant aussi instit’, ils nous ont proposé de tester un format goûter à destination des enfants. Et bien, je dois vous dire que Clémence et moi avons été sidérés de l’accueil reçu. Dans une salle archi-comble, des enfants nous ont cuisinés pendant deux heures sur les moindres détails de l’histoire de Nemrod. Lorsque nous avons appris que certains avaient carrément fait le voyage depuis la Belgique et l’Italie pour assister à cet événement, nous nous sommes dit que nous tenions le bon bout. À refaire !

Clémence et moi avons toujours autant de plaisir à travailler ensemble. Nos périmètres sont bien clairs et chacun est libre de s’exprimer dans le champ qui est le sien. Après plus de 150 épisodes, je suis toujours aussi excité lorsque Clémence m’envoie son traditionnel message “dans le doss baby” pour m’annoncer que l’audio est prêt. Les dix minutes qui suivent me consolent des heures passée à suer dans mon coin sur l’écriture.

Voilà donc où nous en sommes aujourd’hui.

Sornac